Inscription Aller à: [ recherche ] [ menus ] [ contenu ] [ montrer/cacher plus de contenu ]



L’Hôpital Saint-Louis (1607-1616)

Place du Docteur-Alfred-Fournier

entrée hopital saint-louis

L’entrée principale de l’Hôpital Saint-Louis, place du Docteur-Alfred-Fournier

Le roi Henri IV prit la décision de fonder un nouvel hôpital hors-la-ville pour désengorger l’Hôtel-Dieu, à la suite d’épidémies successives qui frappèrent la population parisienne en 1562, 1596 et 1606. Il signa l’édit fondant cet hôpital le 17 mai 1607 et posa la première pierre d’une chapelle le 13 juillet suivant, construite à l’extérieur des murs d’enceinte du nouvel établissement pour offrir des ressources spirituelles aux médecins et aux religieuses, ainsi qu’aux habitants des alentours.

Le souverain dédia l’établissement à Louis IX, dit « Saint Louis », mort de la peste à Tunis en 1270. L’Hôpital Saint-Louis accueillit ses premiers malades en 1616 et poursuivit son activité sans discontinuer jusqu’en 1636. Il fonctionna ensuite par intermittence, lorsque la situation épidémique l’exigeait. Il rouvrit ainsi en 1651, puis en 1670, en 1709 et en 1729. Ses locaux servirent, sous le règne de Louis XV, de greniers à blé, puis de lieu d’internement des mendiants et des vagabonds.

L’Hôpital Saint-Louis redevint une annexe régulière de l’Hôtel-Dieu entre 1754 et 1767, puis un hôpital permanent après l’incendie de l’Hôtel-Dieu en 1772. Dénommé provisoirement « hospice du nord », l’Hôpital Saint-Louis se spécialisa définitivement dans le traitement des maladies syphilitiques et des affections cutanées. Il joua un rôle considérable dans le développement de la dermatologie au XIXe siècle, accueillit l’école Lailler et le musée des Moulages, consacré aux maladies de la peau et à la syphilis.

Réaménagé à partir de 1980, complété de bâtiments modernes, l’Hôpital Saint-Louis conserve toutefois ses bâtiments anciens, classés successivement au titre des « Monuments Historiques ».

***

vue hopital saint-louis

L’Elévation de l’Hôpital Saint-Louis gravée d’après le dessin de Claude Chatillon, in : J. Tenon, Mémoire sur les hôpitaux de Paris, Paris, 1788

Henri IV s’adressa à l’architecte Claude Chastillon (v. 1559-1616) pour le dessin de l’Hôpital Saint-Louis, mais c’est Claude Vellefaux (act. entre 1605 et 1629) qui mena le chantier de construction. Les bâtiments principaux s’organisent à la manière d’un cloître autour d’une vaste cour carrée, dite aujourd’hui le « Quadrilatère ». Ils abritaient, à l’étage, quatre grandes salles destinées à l’accueil des malades, alors que le rez-de-chaussée était consacré au stockage de matériel et de nourriture. La cour carrée centrale, plantée d’arbres remarquables, était autrefois agrémentée de jardins à usage de promenade pour les patients.

***

hopital pavillon nord ext

La façade extérieure du gros pavillon de l’aile nord

Chaque aile du « Quadrilatère » est dominée par un gros pavillon central, coiffé d’une haute toiture d’ardoises et appuyé sur un passage voûté qui donne accès à la cour arborée. De l’extérieur, la façade des pavillons s’élève sur trois niveaux comprenant trois travées : un étage noble avec de grandes fenêtres, un attique et un étage supplémentaire sous combles. Le passage voûté des gros pavillons centraux est percé de trois portes en plein cintre ou en arc surbaissé.

***

hopital pavillon sud ext

La façade extérieure du gros pavillon de l’aile sud

Les travées latérales du pavillon central de l’aile sud sont plus étroites que la travée centrale. Sa lucarne axiale abrite désormais le cadran d’une horloge.

***

hopital pavillon sud

La façade intérieure du gros pavillon de l’aile sud

Sa façade intérieure est en outre percée d’une large porte voûtée en anse de panier, pratiquée dans le soubassement d’une tribune en pierre soutenue par de gros piliers carrés. Probablement postérieure à l’édification du « Quadrilatère », cette tribune permettait peut-être aux malades les plus fragiles de prendre l’air sans avoir à descendre dans la cour. 

***

DSCF1549

Le pavillon central de l’aile nord, vue de l’intérieur du « Quadrilatère »

A l’intérieur de la cour arborée, les pavillons centraux sont, à chaque fois, associés à de gros pavillons aux angles du « Quadrilatère », qui renfermaient autrefois lieux de prière et chauffoirs.

***

hopital avant-corps angle nord-ouest     hopital avant-corps sud

Des avants-corps : à gauche, à l’angle nord-ouest du « Quadrilatère » et à droite, en saillie sur une demie-aile

De petits avant-corps à toits autonomes, faisant saillie aux angles des murs intérieurs et sur chaque demie-aile, rompent la monotonie des façades. Ces avant-corps servaient d’office pour réchauffer les aliments et préparer les tisanes.

***

hopital aile ouest ext

Le chemin de ronde, à l’extérieur de l’aile ouest du « Quadrilatère » 

A l’extérieur du « Quadrilatère », un chemin de ronde permettait la circulation des gardes qui veillaient à séparer les patients contagieux du personnel et de la population proche.

***

hopital chevet chapelle

Le chevet de la chapelle de l’Hôpital Saint-Louis

Premier bâtiment de l’hôpital à être construit, la chapelle Saint-Louis, originellement à demi hors de l’enceinte de l’établissement, servait de paroisse aux habitants des alentours. On y célébra une première messe en 1610 pour le repos du roi Henri IV, fondateur de l’Hôpital Saint-Louis, trois mois après son assassinat par Ravaillac.

***

façade chapelle st louis

La façade principale de la chapelle Saint-Louis

L’ordonnance de la façade principale est classique : la porte, surmontée d’une demi-lune et couronnée d’un fronton pointu, s’inscrit sous un grand arc, dont la partie arrondie est doublée d’une corniche moulurée. Des niches à sculpture, dépouillées de leur décor pendant la Révolution, creusent le mur des deux premiers contreforts dressés autour de l’édifice. 

***

hopital chapelle pot à feu    hopital chapelle lanternon

L’un des pots-à-feux des contreforts et le campanile de la chapelle

Le pignon, percé d’un oculus, reçoit deux pots-à-feux, pareils à ceux disposés en couronnement des contreforts. En 1671, la chapelle fut gratifié d’un campanile en lanternon qu’on édifia à la croisée du transept.

***

hopital chapelle 2

Vue de la nef, tournée vers l’abside

L’édifice adopte un plan en forme de croix latine, comprenant une nef unique à quatre travées, un transept peu saillant et une abside semi-circulaire. La nef est bordée de murs en moellons jusqu’à hauteur d’homme, probablement mis à vif à la fin du XVIIIe siècle, crépis de peinture blanche dans leur partie supérieure, où sont ménagées des fenêtres en plein cintre, que ferment de simples verrières. Les parties hautes de l’édifice n’étaient pas visibles en 2002 en raison d’un filet protégeant les fidèles des chutes de pierre.

***

hopital chapelle statue saint-louis

La statue de Saint Louis en habits royaux

Les statues de Saint Louis et saint Roch, probablement exécutées au XIXe siècle pour regarnir les niches de la façade, sont disposées sous les tourelles d’escalier de la tribune bâtie au revers de la façade.

***

hopital chapelle3

Le balcon de la tribune

Cette tribune est une sorte d’arc triomphal, dont les supports de maçonnerie, frappés des chiffres du roi et de la reine, flanquent un balcon appuyé sur deux consoles en forme de termes figurant des femmes ailées et voilées, de part et d’autre d’une tête de chérubin.

***

hopital chapelle mascaron buffet d'orgue   hopital chapelle 4

En 2002, ses parties hautes n’étaient pas visibles et son décor sculpté exigeait encore d’importantes restaurations.

***

hopital chapelle autel XVIIIe siècle

L’un des deux autels polychromes du XVIIIe siècle

La chapelle possède trois autels : le maître-autel de style « troubadour », qui a pris place dans le choeur en 1811, et deux petits autels polychromes du XVIIIe siècle, disposés dans le transept. Dans le bras nord du transept, le décor de stucs peints de l’autel représente, en façade, la figure de l’Enfant Jésus dans une bordure ovale, sur un fond de treillage enrichi de coquilles, de crossettes et de feuillage rehaussés d’or.

***

hopital chapelle autel détail

L’Enfant Jésus se tient sous une arcade, ouverte vers un paysage montagneux et une nuée peuplée d’anges. Il paraît avec les instruments de la Passion, notamment la Croix, posée debout à sa gauche.

Les deux autels du transept sont surmontés d’une figure sculptée : à gauche, le Sacré-Coeur-de-Jésus, et à droite, un Saint Louis couronné.

***

hopital chapelle charles de la fosse

Charles de La Fosse (1636-1716)

Jésus au milieu des enfants, Paris, chapelle de l’Hôpital Saint-Louis

La chapelle renferme deux tableaux particulièrement remarquables : l’un, peint par Charles de La Fosse pour la chapelle de l’ancien hospice des Enfants trouvés et placé à Saint-Louis en 1902, représente Jésus au milieu des enfants ; l’autre, peint d’après Charles Le Brun, montre Le Christ au désert, servi par les anges. Ces deux tableaux ont été restaurés en 1997.

***

hopital bâtiment au buste de henri IV

Le petit pavillon qui formait autrefois l’entrée de l’hôpital Saint-Louis

La chapelle devance le petit pavillon qui, autrefois, formait l’entrée ancienne de l’hôpital, du côté de l’actuelle rue de la Grange-Aux-Belles, à l’ouest du « Quadrilatère ». L’édifice renfermait un grand escalier, démoli en 1885, continué d’une longue galerie enjambant le chemin de ronde, qui menaient aux salles aménagées au premier étage du « Quadrilatère » pour l’accueil des malades.

On accédait à ce charmant édifice par une porte à claveaux saillants au-dessus de laquelle une niche pratiquée dans le mur protège le buste du roi Henri IV.

***

hopital buste henri IV bâtiment face chapelle

Le buste de Henri IV

Ce buste, largement dégradé, est posé sur un piédouche qui occupe une niche ovale : le souverain porte l’armure fleurdelisé et l’abit de cour dont on reconnaît le col de lingerie formé de plis et de godrons, appelé « fraise ».

***

hopital aile nord2

Petit avant-corps de l’aile nord du « Quadrilatère »

L’architecture polychrome des bâtiments du « Quadrilatère » est typique des premières années du XVIIe siècle. Les façades adoptent en effet le mode de construction « brique et pierre » : elles présentent des façades en brique apparente, avec les angles des murs et le tour des fenêtres montés en pierre de taille.

***

hopital batiments équerre angle sud-ouest

Les bâtiments en équerre, au sud-ouest du « Quadrilatère »

Au-delà de cette composition centrale, quatre bâtiments en équerre sont disposés en retrait et à chaque angle du « Quadrilatère ». Ces bâtiments servaient initialement de logement au personnel et de bureaux à l’administration et aux services annexes de l’hôpital : l’infirmerie de réserve et les logements d’officiers de santé étaient abrités au nord-ouest ; la lingerie, le dépôt des vêtements et la buanderie, au nord-est ; les logements de l’agent principal et d’officiers de santé au sud-est ; le logement des surveillantes en chef au sud-ouest.

Deux galeries couvertes à un seul étage reliaient, à l’origine, les bâtiments en équerre situés au nord-ouest et au sud-ouest du « Quadrilatère » : une seule galerie de liaison est aujourd’hui conservée.

Ces bâtiments entièrement construits en pierre, s’élèvent sur deux niveaux : un rez-de-chaussée, percé de fenêtres voûtées en anse de panier, et un étage, éclairé par de grandes lucarnes pendantes. De la même manière qu’à l’intérieur du « Quadrilatère », de petits pavillons d’angle se logent à l’intersection de deux ailes.

***

hopital pavillon gabrielle3

Le pavillon royal, dit ensuite pavillon Gabrielle

Situé dans la perspective de la chapelle, le pavillon royal adopte le mode de construction « brique et pierre » des bâtiments du « Quadrilatère » : il comprend deux niveaux en façade, auxquels s’ajoutent les lucarnes pendantes à la base du toit et celles, plus petites, au milieu du versant d’ardoises. Il devint « pavillon Gabrielle », en allusion à la maîtresse de Henri IV, après la Révolution. Ce pavillon abritait autrefois les patients en lits payants et fut affecté aux salles de garde des internes en 1911.

 ***

hopital batiment des bains au-delà aile est

Le bâtiment des bains (1862)

L’Hôpital Saint-Louis possédait, selon l’usage, des bains internes, qui se sont cependant révélés insuffisants et délabrés au XIXe siècle, si bien qu’on prit la décision de les rebâtir en 1861. On éleva, dans les jardins de l’hôpital, entre l’aile orientale du « Quadrilatère » et le pavillon « Gabrielle », un vaste bâtiment en forme de « T » dans lequel on dispensa bientôt des douches, des bains et des fumigations. La façade principale du bâtiment des bains, tournée vers le « Quadrilatère », porte un cartouche en frontispice indiquant la destination du bâtiment.

***

musée des moulages    musée des moulages 2

Le musée des moulages

Dans le dernier tiers du XIXe siècle, l’architecte Gustave-Léon Véra établit les plans d’un bâtiment pour abriter la collection de moulages constituée par le Docteur Lailler, avec l’aide de l’artiste-mouleur Jules Baretta (1833-1923), ainsi qu’une bibliothèque, une consultation de dermatologie et un atelier de modelage. La collection de moulages de l’Hôpital Saint-Louis offrait une documentation inédite des parties du corps atteintes de lésions dermatologiques. L’établissement, inauguré le 5 août 1889, fournit ainsi aux médecins et aux étudiants un remarquable lieu de soins et d’études, avec l’accueil de patients de dermatologie au rez-de-chaussée et une partie théorique de l’enseignement à l’étage. 

C’est précisément à l’étage, dans des vitrines murales et classés par pathologie, que les moulages réalisés par Baretta et ses successeurs son conservés, augmentés de nombreuses autres pièces, données au musée par des collectionneurs. Ces vitrines couvrent les murs sur deux niveaux superposés, accessibles par des escaliers et une passerelle à garde-corps. Le classement à l’inventaire des Monuments Historiques a établi en 1992 l’intérêt patrimonial de cette remarquable collection.

.
 
12345...7

Musique et musiques |
Mamariage |
La classe vive - Création 2015 |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | La Deudeuch Bleue
| Chantal Kaeding
| Dessinbymoi